Jun 20, 2005

Hommage

On attend hebdomadairement sa chronique qui paraît tous les Vendredi dans le quotidien libanais Annahar (Le Jour). Cette fois il ne l’a pas écrite avec de l’encre. Il l’a tracée avec son sang.





Jeudi 2 juin, à 10h45, une main s’est attaquée à la liberté d’expression et à la liberté de pensée en plein centre de Beyrouth. Comme si cette ville n’avait pas assez souffert ainsi. Comme si elle n’en avait pas assez perdu. Le nom de cet éditorialiste est venu s’ajouter à la longue liste des martyrs du mot au Liban depuis un siècle. La longue liste des martyrs du « NON ».

Samir Kassir, coupable d’avoir osé critiquer, d’avoir dit que des choses n’allaient pas.

Samir Kassir, assassiné pour que tous ceux qui osent demander un changement vers le mieux le comprennent : ça peut vous arriver aussi, qu’on ne vous y reprennent pas. Ceux là veulent ramener le Liban vers les années noires de la guerre. Ceux là veulent renvoyer le Liban au fond du gouffre.

Mais ceux là se trompent.

Abulkacem Chebbi, l’a dit : Lorsqu’un peuple veut la vie, force est au destin de répondre Aux ténèbres de se dissiper et aux chaînes de se rompre.

اذا الشعب يوما اراد الحياة فلا بد ان يستجيب القدر
ولا بد لليل ان ينجلي و لا بد للقيد ان ينكسر

Samir Kassir, une plume qui se tait un peu trop tôt. Une plume qui a semé les graines de la Liberté mais qui ne verra pas la récolte.

Samir Kassir, repose en paix, la récolte se fera, et t’y seras.

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