Dec 12, 2005

Le jour est triste

C'est une destinée noire mais c'est ainsi.
Ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai eu le temps de revenir sur ce blog et c'est pour faire suivre hommage sur hommage.

Le jour est triste.

Le jour est mort.

Qu'il repose en paix.

Je n'étais d'accord avec aucune de ses idées. Ses articles me laissaient pour la plus part une très mauvaise réaction.
Mais il reste tout de même un messager, et un messager ne doit être tué.

Gebran Tueni, martyre dans une longue série qui ne finit pas d'être allongée.
Et avec la liste s'allongeant, c'est le Liban qui ne finit d'être secoué.

A bon entendeur : on est encore là!
A bon entendeur : salut!

Jun 20, 2005

Hommage

On attend hebdomadairement sa chronique qui paraît tous les Vendredi dans le quotidien libanais Annahar (Le Jour). Cette fois il ne l’a pas écrite avec de l’encre. Il l’a tracée avec son sang.





Jeudi 2 juin, à 10h45, une main s’est attaquée à la liberté d’expression et à la liberté de pensée en plein centre de Beyrouth. Comme si cette ville n’avait pas assez souffert ainsi. Comme si elle n’en avait pas assez perdu. Le nom de cet éditorialiste est venu s’ajouter à la longue liste des martyrs du mot au Liban depuis un siècle. La longue liste des martyrs du « NON ».

Samir Kassir, coupable d’avoir osé critiquer, d’avoir dit que des choses n’allaient pas.

Samir Kassir, assassiné pour que tous ceux qui osent demander un changement vers le mieux le comprennent : ça peut vous arriver aussi, qu’on ne vous y reprennent pas. Ceux là veulent ramener le Liban vers les années noires de la guerre. Ceux là veulent renvoyer le Liban au fond du gouffre.

Mais ceux là se trompent.

Abulkacem Chebbi, l’a dit : Lorsqu’un peuple veut la vie, force est au destin de répondre Aux ténèbres de se dissiper et aux chaînes de se rompre.

اذا الشعب يوما اراد الحياة فلا بد ان يستجيب القدر
ولا بد لليل ان ينجلي و لا بد للقيد ان ينكسر

Samir Kassir, une plume qui se tait un peu trop tôt. Une plume qui a semé les graines de la Liberté mais qui ne verra pas la récolte.

Samir Kassir, repose en paix, la récolte se fera, et t’y seras.

56 ans et ça dure, le moyen orient

Suit un article que j'ai écrit pour Les Chroniques Du l'année dernière,
Je le met içi pour l'intérêt général qu'il porte (et apporte).


56 ans et ça dure, le moyen orient



J’ai toujours baigné dans ce conflit, depuis tout petit on m’apprenait, et je voyais autour de moi, ce conflit et ses résultats sur ma vie, mon entourage et ma façon de voir les choses. Depuis que je suis en France, je suis sorti du formatage de « chez moi », j’ai décidé de laisser tomber mes idées reçues et de tenter de penser autrement, de faire mon autocritique et de prendre l’opinion de l’autre pour ce qu’elle est et non pour l’opinion d’un ennemi. Cinq ans que je suis en France, ma vision du conflit a t elle changé? Certainement !
Aujourd’hui en regardant les infos je m’en suis rendu compte : en un jour comme aujourd’hui, il y a 56 ans l’état d’Israël fut créé et de là toute l’histoire de la région découle.

Un peu d’histoire, pour le plaisir.
Il y en a qui préfèrent commencer l’histoire quelques millénaires avant Jésus Christ moi je la situe beaucoup plus tard. Le conflit du moyen orient a vu le jour il y a maintenant une centaine d’année avec la première guerre mondiale. L’empire ottoman, qui contrôlait la région à l’époque, s’allie à l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie. En 1917, Lord Balfour prononce sa célèbre déclaration dans laquelle il promet la terre de Palestine (la Palestine historique qui s’étend du Jourdain à la méditerranée) pour y établir un foyer juif. Et là le premier problème surgit (problème qui m’emmène à écrire ceci aujourd’hui), la terre de Palestine est déjà habitée par un peuple, qu’on va appeler le peuple arabe de Palestine et qui deviendront par la suite les Palestiniens. 1918, la guerre s’achève sur une victoire de l’Entente, la Palestine est placée sous administration puis sous mandat britannique. Les vagues d’immigration de juifs vers la Palestine commencent, avec de temps à autre des limitations par le mandataire britannique pour calmer la colère des habitants arabes de la région. Tout au long de cette période des émeutes des deux cotés se poursuivent, des émeutes et des génocides qui mettent en place le conflit. Avec la fin de la deuxième guerre mondiale, le sionisme se fixe comme but la création d’un état. A la fin de la guerre, les violences continuent en Palestine avec d’un coté des rafles et des pogroms antisioniste et de l’autre des attentats contre les intérêts britanniques commis par des organisations juives. Face au blocage, les Britanniques décident de se remettre à l’ONU qui décide d’un plan de partage en 1947. Ce plan de partage est refusé par la ligue arabe. S’en suivra une vague de violence (le massacre de Deir Yassine, le massacre de Kfar Etzion. Les villes palestiniennes tomberont l’une à la suite de l’autre et l’exode des palestiniens vers les pays voisins commence. Le 14 mai 1948 le mandat britannique s’achève. Les Britanniques se retirent laissant la région sur le bord d’un chaos qui, depuis, continue à embraser la région pour en faire une des plus instables du monde. Le même jour, l’état d’Israël est proclamé. C’est la « nakba » (la catastrophe en arabe). Le 15 mai 1948 les pays arabes attaquent l’état naissant. Et la suite ? D’autres guerres s’en suivront, beaucoup de personnes en périront, des alliances stratégiques et même des traités de paix seront signés. Moi j’arrête mon cours d’histoire avec la guerre de 1948. J’ai posé les bases de ce conflit. Tout ce que j’ai raconté et tout le reste, vous pourrez le trouver en faisant quelques petites recherches. Pourquoi est ce que j’ai raconté cette histoire ? Parce que je me suis rendu compte que peu (très peu) de gens connaissent l’origine du problème. Depuis les accords d’Oslo, il y a eu comme un black-out sur cette période dans les médias. L’histoire est la base de tout conflit et ce n’est qu’en regardant ses origines qu’on pourra un jour tenter de le résoudre.

Qu’est ce qui bloque actuellement ?
Après l’histoire, parlons un peu de l’état actuel des choses. Le gouvernement israélien est en train de construire un mur de séparation, mur de sécurité, mur de l’apartheid, appelez le comme vous voudrez. Il assassine les dirigeants du Hamas en croyant que ceci réduira le nombre d’attentats en Israël. Il refuse toute négociation avec un partenaire qu’il considère comme non crédible mais propose un retrait unilatéral de Gaza et une multiplication des colonies en Cisjordanie. M. Le président des Etats Unis George Bush approuve le plan Sharon et demande aux palestiniens de regarder la « vérité » en face, d’être réaliste et d’accepter le fait accompli, Bush prend ainsi position s’alignant sur les positions de Sharon, cette position va à l’encontre de la vision qu’à l’ONU de la solution (mais serait ce la première fois ?). En effet l’ONU considère la présence de colonies sur les territoires palestiniens illégale. Mais encore ça ne serait pas la première résolution de l’ONU non respectée (en toute impunité, vous en conviendrez) par Israël. Sharon s’est même permis dernièrement de laisser entendre qu’une expulsion de Arafat (président élu de l’autorité palestinienne) voire une atteinte à son intégrité physique n’est pas à exclure.
Trois questions essentielles bloquent toute sorte de négociation depuis Taba et Camp David, la question de Jérusalem, les colonies israéliennes en territoires palestiniens et le destin des réfugiés palestiniens dans les quatre coins de la terre.

Jérusalem
Jérusalem, ville revendiquée par les Israéliens pour capitale, et par les Palestiniens aussi. Actuellement, Jérusalem est entièrement annexée par Israël. Les quartiers arabes ainsi que les villes de la banlieue de Jérusalem sont du coté israélien du Mur. Une ville qui pour le gouvernement israélien et pour les faucons de la politique israélienne ne peut être divisible. Le grand Jérusalem doit être capitale éternelle d’Israël. Une ville réclamée en totalité aussi par une grande fraction des palestiniens.

Les colonies
A l’heure où en Inde on avait procédé à une décolonisation pacifique, à l’heure où l’Algérie combattait pour obtenir son indépendance. A l’heure où la décolonisation est la cause à la mode, dans les territoires l’inverse se produisait. Les nouvelles colonies et les nouvelles villes se faisaient construire sur les ruines des anciennes villes palestiniennes. Aujourd’hui, les colonies continuent à s’étendre pour changer toutes les données démographiques de la région. Ces données vont peser sur toute future négociation sur le statut final des territoires. Et là est une politique délibérée pour modeler la région. Un article apparu dernièrement dans Ha’aretz (le journal de centre gauche israélienne) explique comment les colons ont réussi à créer un état à l’intérieur de l’état. Les colons parviennent à imposer leurs visions politiques. Le résultat du dernier referendum du Likoud en est la preuve. Ces résultats montrent le poids qu’ont les colons dans le spectre politique israélien et ceci n’est pas prêt de changer.

Les réfugiés palestiniens
Et là est pour moi le problème le plus important et le plus urgent à résoudre. On parlait de donner à un peuple sans terre, une terre sans peuple. Mais ce n’était qu’un leurre. Dans la terre habitait un peuple, et ce peuple était les Palestiniens, et les Palestiniens ont été virés par divers moyens de leurs maisons pour que l’état d’Israël puisse être fondé. Il y a actuellement 7 millions de Palestiniens. 4 millions de ceux là vivent dispersés tout autour de la planète. La fuite (et l’expulsion) des palestiniens du territoire de la Palestine historique s’est faite sur deux vagues essentielles. La première en 1948 avec la création de l’état d’Israël, la deuxième en 1967 avec la guerre des six jours à la suite de laquelle Israël occupait la Cisjordanie le Sinaï et le Golan. Certains de ces palestiniens vivent dans des camps de réfugiés dans les pays arabes du voisinage. Ces camps de réfugiés sont le visage même de la misère. Les pays arabes hôtes ne font aucun effort pour améliorer la condition de vie des réfugiés palestiniens. Les réfugiés palestiniens au Liban vivent dans des conditions des plus pitoyables, ils n’ont pas le droit de propriété, plus de 70 professions leurs sont interdites, tous cela sous prétexte d’éviter l’installation des réfugiés palestiniens dans les pays arabes et pour préserver l’identité palestinienne. Il est important de souligner un petit paradoxe de la situation. N’importe quel juif peut aller en Israël et avoir la nationalité alors que les réfugiés palestiniens, même ceux nés là bas, ne peuvent espérer un droit de retour. Une injustice a été commise à l’égard de ces personnes, et il faut absolument la résoudre le plus vite possible. La solution passera, comme le stipule la résolution 194 des Nations Unies, soit par des compensations pour ces 56 ans passés en exil (chose que la plus part des palestiniens refuseront catégoriquement) soit par un droit de retour accordé à tous les réfugiés (chose que les Israéliens refuseront pour des raisons démographiques évidentes). En attendant, la question des réfugiés reste en suspens, les Palestiniens en exil vivent dans l’espoir de retrouver leurs villes et villages. Beaucoup gardent des souvenirs de leurs maisons (qui ont sûrement disparues depuis), une clef ou un acte de propriété. Le problème n’est donc pas, comme beaucoup de gens essayent de nous le faire croire, un problème de religion. Le problème est celui d’un peuple qu’on a viré de chez lui pour qu’un autre s’installe à sa place. Le problème est celui de 4 millions de personnes qui ne rêvent que de revenir vivre en Palestine, comme les juifs avant rêvaient de revenir à Jérusalem.

Le quotidien des palestiniens
La vie quotidienne des palestiniens devient de plus en plus dur. Tous les jours des maisons sont détruites. Pendant la première moitié du mois de mai 2200 personnes ont vu leurs maisons détruites par des bulldozers israéliens. Des champs d’oliviers centenaires sont arrachés pour la construction du mur ou pour la construction de nouvelles colonies. Certains agriculteurs palestiniens se voient interdire l’accès à leurs champs. Et quand l’agriculteur parvient à récolter ces oliviers, il ne peut jamais écouler sa récolte à cause du blocage des territoires. Le mur construit par le gouvernement israélien va séparer beaucoup d’agriculteurs de leurs terres. Le mur va transformer le territoire palestinien en une multitude d’enclaves séparées. La liberté de mouvement sur le territoire sera considérablement réduite. Le blocage des villes continue et le siège dure. La politique d’assassinat politique (condamné par la communauté internationale) continue à sévir contre les chefs des partis politiques palestiniens. L’occupation persiste et n’est pas prête de finir.

Et en France
Il est inconcevable d’importer le conflit en France. Tout acte d’agression en solidarité avec les Palestiniens est condamnable (comme tout acte d’agression tout court). Il faut cependant apprendre ce qui s’y passe, pour en discuter et aider ceux qui en ont besoin. Et pour discuter, il faut écarter la violence, il faut tout autant écarter les accusations d’antisémitisme pour un oui ou pour un non. Quand une personne critique la politique du gouvernement de Sharon ou de tout gouvernement israélien, ce n’est pas du racisme et la personne qui critique ne veut pas en finir avec tous les juifs et les balancer à la mer. Quand quelqu’un pointe la réalité des choses c’est pour montrer qu’il y a injustice. Le fait d’accuser d’antisémitisme à tort et à travers un groupe de rap qui prône le retour à la raison des deux partis pour une paix juste et durable aura un effet dévastateur. Ceci va banaliser l’antisémitisme et rendre l’accusation facile à porter. Et banaliser n’importe quelle sorte de racisme n’est qu’un fait destructeur pour la société. L’antisémitisme va perdre sa signification haineuse et horrible à cause de ces dérives. Il faut donc arrêter de tous mettre dans le même panier (comme pour tout dans la vie) et faire le tri entre le vrai antisémitisme totalement condamnable et absolument con, et les remarques sur une politique, des fois fausses, mais qui n’ont absolument rien à voir avec la haine raciale.

Voilà…
Je pense qu’aucun des deux partis ne pourra en finir avec l’autre par les moyens militaires. La seule solution passe par la réconciliation et par la paix. Et la paix ne peut avoir lieu si l’occupation continue. Tant que les sévisses infligées par les Israéliens aux palestiniens continueront le problème ne pourra être résolu. Les deux peuples doivent se diviser cette portion de terre tant bien que mal et en finir avec ce conflit qui dure depuis maintenant très longtemps. Les morts des deux cotés pèsent sur la conscience de l’humanité. Je n’ai pas été objectif, je l’avoue. Je n’ai pas dit toute la vérité, mais qui détient la connaissance absolue? Je vous ai exposé la situation telle que je la vois et j’ai dit ce que j’avais à dire. Je ne vous demande que de savoir ! De savoir et de voir les faits dans leur contexte général. Et c’est là uniquement que vous pourrez porter un jugement sur la situation. Apprenez ce qui s’y passe, apprenez ce qui s’y est passé et seulement après faites vous votre propre idée.

May 24, 2005

Quote

"Si Dieu existe, comme il doit se marrer tellement on se bat pour le morceau de viande qu'Il nous a balancé.

Si Dieu n'existe pas, comme on va se marrer, mais ça sera vraiment trop tard."

Quote de Reema, traduit de l'arabe par mes soins.

Apr 20, 2005

Love it

Today on www.mahjoob.com, i found this caricature.
Nice one.



Expresses the new winds of change that are covering the arab world.

All are saying "Enough".
It reminds me of this blog -->
www.savelebanon.com, he baptized the lebanese spring : the Kafa revolution, the enough revolution.

Very much expressive.

Apr 15, 2005

Surprise

Il est des jours où on se rend compte que le monde change. Aujourd'hui est un de ces jours. Ce matin ont débuté les consultations au Liban pour nommer un nouveau premier ministre (après la révélation qu'a eu Karameh pour arrêter (ouf!!!)).

Sauf qu'aujourd'hui les choses ont changé. J'avais parlé avant du système des consultations au Liban. Des pseudo consultations qui ne servent strictement à rien, et pour cause, le nom du futur premier ministre se décide auparavant.
Là, dans la merde dans laquelle le pouvoir en place a mis le Liban, les choses ont changé. Les députés vont devoir choisir entre plusieurs personnes, et ce n'est pas facile.

Pour l'instant, deux sortent du lot. Abdel Rahman Mrad et Najib Mikati.

Abdel Rahman Mrad un pro syrien acharné, ministre sortant de la défense qui n'hésita pas à déclarer que l'armée (celle ci qui dépend de son ministère) n'était pas prête à prendre la place de l'armée syrienne au Liban.
Mikati, qui aux dernières nouvelles sera soutenu par l'opposition, est un ancien ministre d'un des gouvernements Hariri. Actuel député et ministre sortant et qui a eu son lot du gateau pendant les signatures des contrats de cellulaires. il a toutes ses chances d'être l'heureux élu.

Tous ça pour dire que le monde change, qu'il va falloir en finir avec ce vide gouvernemental, se décider sur une stratégie pour sortir le pays du gouffre et organiser (au mieux) les élections législatives dans les meilleurs délais. Je ne pense pas que Mrad soit l'homme de la situation, il est encore plus haï par l'opposition que Karameh. A voir les positions, on dirait qu'il plus Baassiste que Assad.

Bref un blog bordélique pour relater rapidement une situation bordélique (mais ô combien souhaitable) des consultations parlementaires.

Mar 23, 2005

In the midst of bombing

I find this French poem one that all Lebanese should memorize, it shows how people how have different beliefs should bypass them when having a common goal. Lebanese should have one common goal : To live in a democratic and sovereign Lebanon. They all come from different horizons but should bypass their differences for the sake of Lebanon.

What i like the most are these verses :

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat



Now it's Time to rhyme:


La Rose et le Réséda
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fut de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule il coule il se mêle
À la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda

Louis Aragon

Mar 15, 2005

Ta2ifeh + Ta2ifeh + Ta2ifeh = ?

Ta2ifeh + Ta2ifeh + Ta2ifeh = ?

Question to be asked...

And the answer is what we learned back in school:

"Ta2ifeh + Ta2ifeh + Ta2ifeh = 3 tawayif mish watan" Quoting Hdadeh


la2anno byiferdo.
"Khamsta3char wa7ad lebneneh... mish khamsta3ch, khamsta3char wa7ad , ya3neh wa7ad w wa7ad w wa7ad w wa7ad... Khamsta3char wa7ad."
Quoting Rachid (Ziad Rahbani) in Film ameriki tawil

So why is it like that,
first I hope nobody will explain my post as an anti opposition post, I will soon have a post explaining why I am not that keen on saying I'm opposition.
But first things first,
the opposition we've been watching for a month now, downtown Beirut is calling itself national unity. I unfortunately in Toulouse, and so, I'm not down there to see for myself, so I can only believe what is being reported by Annahar and Almustaqbal ... and by all fellow bloggers keeping the world alive.
And each time a report speaks about the demos downtown Beirut it quotes :
Tony from the LF (read maronite), 3ala2 from the PSP (read Druze), or Fadia, a sunni from Beirut (read a sunni from Beirut).
Each time they talk about what's happening, they talk about the Christians, the Druze and the Sunnis going so well along, enno ekhweh. I may be talking about things from a somebody-who's-far-away point of view, but come on, the peak of irony is when a guy, trying to say he's secular, tells you he's got christian friends (for a muslim and vice versa). The height of irony is when you talk about the national unity of lebanese and still talk about the Maronites, the Druze and the Sunnis.
And if news reports got politically correct (to show the national unity), the bloggers out there (who represent the true image of what Lebanese society is like) are still all like: "enno look at the national unity, chouf, we have christians with us, we have druze and we have sunnis".
What is going on now is for me a big umbrella called "national unity", gathering three little umbrellas labeled "Maronites first", "Druze are the best" and "Sunni forever". and once the umbrella closed I fear the little umbrellas will still be labeled the same.

I hope I'm not right in all this, I hope I have the vision of someone who's only getting the taratish. someone who is not getting the vibes of it.
I'm not saying all Lebanese should be thinking alike, that would be a disaster. In the Lebanon i see in my dreams, I see people thinking very much differently but still, putting Lebanon's sake in front of their eyes and far ahead their community's or their village's sake.

I hope that what is going on in Lebanon nowadays is a true national unity, that Lebanese got secular and won't think of others based on what religion is written on their ikhraj l 2eid but rather based on how they think. I hope that once the goal of these demos are met, the big umbrella that is now gathering eveybody, once closed will show the little umbrellas underneath it, and on each umbrella will be written Lebanon and only Lebanon. Each umbrella will cover Lebanese for the sake of a better Lebanon. Each umbrella should put Lebanon first on the agenda, all of them umbrellas, and start thinking about the best way to achieve a better Lebanon. Everyone as he sees it best and democratically try to convince people that his ideas are better. That is how it works everywhere else, and I think that is how it should work in Lebanon, once Lebanon becomes sovereign, democratic and secular. And for all this l lit every night a candle

Mar 14, 2005

Sur le retour de l'homme mort

On le disait mort, et pourtant le re voila.
Désigné à nouveau pour former le gouvernement après avoir été renversé par la grogne populaire de ce qu'on va communément appelé dans notre blog le stubborn folk.

Mais ça au Liban, ça n'a rien de bizarre. Le système, tel qu'il est fait au Liban, oblige le parlement et le président à nommer un premier ministre musulman sunnite, c'est vous dire s'il est contraint. Le choix n'est cependant pas si énorme que ça, l'habitude a toujours été que les fameuses istisharat ne donnent jamais deux noms.
Les députés ont le choix entre le silence : "Nous avons choisi de nommer personne et nous laissons le choix à la grande sagesse qu'est la votre Mr. le président" ou de nommer celui dont le nom a été choisi : "Nous nommons X pour le poste" sous entendant "Nous savons que ce rituel ne sert à rien et que vous savez que X est le futur premier ministre".
Depuis la fin de la guerre, X appartenait au cercle très fermé de "Hoss, Hariri ou Karameh" avec une brève apparition de Mr. Solh. Cette fois, avec un Hariri assassiné et un Karameh démissionnaire, je m'était dit, il ne pourra y avoir que Hoss. Et malgré tous les noms publiés, pronostiqués, les députés n'appartenant pas à l'opposition ont choisi de nommer, à nouveau, l'homme déjà cramé (moult mais en vain).
Il est cependant nécessaire de dire que son gouvernement ne pourra jamais être un gouvernement d'entente national ou même un gouvernement neutre. Le gars était là quand Hariri s'est fait assassiné, il a remplacé Hariri quand celui ci a signalé son refus de la main mise syrienne, c'est vous dire si Karameh est pro syrien. Il ne peut donc y avoir qu'un gouvernement qui ressemble à l'ancien. Les responsables se moquent absolument du mouvement populaire en place depuis maintenant un mois. Je n'ai pas encore les chiffres exacts de la manifestation d'aujourd'hui, mais il semble que l'opposition a réussi son coup, qu'elle a réussi à ramener le nombre qu'il faut pour montrer à Karameh qu'il n'est pas du bon coté de la majorité. J'espère maintenant que ce show de muscles entre les deux parties va s'arrêter et que les deux montrent leur vrai poids pour les élections.
Les priorités d'un nouveau gouvernement maintenant, quelle que soit la personne à sa tête doivent être la poursuite des investigations dans l'assassinat de Hariri, la poursuite des retraits syrien du Liban et (and foremost) l'organisation d'élections au Liban pour que chaque partie reçoive ce qu'il lui revient, que les choses se calment et que la démocratie reprenne cours dans ce pays qui souffre déjà tant.

Mar 9, 2005

Sur la souveraineté et les paradoxes.

Il est des questions de souveraineté qui taraudent tout le spectre de la politique libanaise, et ça ne choquerait personne. Qui ne demande pas que son pays soit souverain.
Cependant dans un pays comme le Liban, plein de ces paradoxes, et des plus bizarres, on ne peut s’empêcher d’en sourire (et d’en pleurer par la suite).

D’un coté on trouve ce chef féodal, communautariste mais tout à la fois socialiste (paradoxe !!!), Joumblatt pour ceux qui ne l’aurai pas reconnu, qui refuse de voir un soldat syrien au Liban, mais qui, sans scrupule, accepte une tutelle étrangère sur le Liban. Mr Joumblatt ne se rend peut être pas compte qu’une tutelle étrangère signifie la présence d’armée étrangère et que la souveraineté sera à nouveau bafouée.

De l’autre coté, on trouve un autre chef féodal, communautariste (on dirait qu’il n’y a que ça au Liban) pro-syrien qui regroupe ces partisans après avoir été dégagé avec le gouvernement par la révolte populaire pour indiquer à l’opposition populaire que lui aussi se base sur des gens. Bref, celui-ci, Tom, Slaymén le petit, pense que la présence syrienne est essentielle au Liban et refuse toute ingérence étrangère dans la politique Libanaise.

Aux deux messieurs, et à ceux qui réfléchissent comme eux, je dis : Le Liban n’a pas besoin de la présence d’une quelconque armée étrangère sur son territoire. On en a assez d’utiliser les puissances étrangères pour se libérer d’un occupant, et se retrouver avec un autre. Les libanais ont essayé cela pendant 15 ans de guerre civile pour se retrouver en fin de guerre avec la moitié du pays occupé par l’un de nos voisins et l’autre occupé par l’autre voisin.

Les paradoxes dans la politique libanaise ne se limitent pas aux questions de souveraineté. Tiens, il y a quelques jours, Bachar a annoncé que son pays appliquerait sa partie de la désormais célèbre résolution 1559. Quelques jours après, un grand rassemblement de 500.000 personnes a entendu Nasrallah scander haut et fort son soutien à la Syrie mais traiter ceux qui demandent l’application du 1559 de traîtres (ou presque). Si ceci n’est pas paradoxal !!!

Cependant, les paradoxes dans la politique ne se limitent pas au Liban. Tenez par exemple, un Sylvan Shalom (ministre des affaires étrangères israélien) qui demande à la communauté internationale (et qui se faisait entendre par beaucoup de gens dans cette communauté internationale) de faire pression sur la Syrie pour appliquer la résolution 1559, pour le bien d’Israël et du Liban, dit-il. Je me demande combien écouteront attentivement une personne de la région demander à la communauté internationale de faire pression sur Israël pour appliquer les autres résolutions, celles concernant son retrait des territoires arabes occupés et le droit de retour des réfugiés palestiniens.Ca sera un bide total, le walou aérien et c’est le cas de le dire. Mais là ce n’est plus le paradoxe qui choque, c’est l’hypocrisie qui tue.

Mar 3, 2005

Stubborn Folk

For those of you who know this great Diva : Fairouz,


You surely know her B7ebbak ya lebnan. In it, she sings the rebirth of Lebanon, after the war, a lebanon of dignity and stubborn folk.

Several years later, her son, Ziad,


wrote and directed a play, Bekhsous l Karameh wel Sha3b l 3anid (Of Dignity and Stubborn Folk) using his mother's song and drawing a vision of Lebanon. (see plot here).

So wat is this blog all about?
In this blog you will rarely read about myself. You will certainly read about lebanese politics and lebanese people, Of Dignity and Stubborn Folk.